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Après que la Fièvre de la Valée du Rift (FVR) ait emporté la vie des centaines de bovins au Burundi, le Ministère de l’Environnement de l’Agriculture et de l’Elevage a lancé ce 29 novembre 2023, sur financement du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la campagne de vaccination des bovins dans les provinces d’intervention du Projet d’Intensification de la Production Agricole et de Réduction de la Vulnérabilité (PIPARV-B). Les éleveurs se disent être tranquilles car leurs bovins sont enfin protégés



Le matin du mercredi 29 novembre 2023, les éleveurs de la commune Gashikanwa en province de Ngozi se sont réveillés de bonnes heures avec leurs bovins vers le terrain de football de la colline Buhoro. Ces éleveurs répondent à l’appel du ministère ayant l’élevage dans ses attributions les invitant à faire vacciner leurs bovins contre la fièvre de la vallée du rift. A noter que cette dernière a emporté sur tout le territoire national plus de 400 bovins au courant de l’année 2022.

Ces vaccins ont été importés par le FIDA sur la demande du Gouvernement du Burundi et seront administrés aux bovins des sept provinces d’intervention du PIPARV-B. Ces provinces sont notamment la province  Ngozi, Karusi, Muyinga, Gitega, Ruyigi, Rutana et Kayanza.

Habte Selassie Dagmawi, Directeur pays du FIDA au Burundi indique que même si cette activité ne figurait pas parmi celles prévues par le projet, celui-ci a dû s’ajuster : « Cette activité ne figurait pas dans notre projet, mais comme notre mission première est de répondre aux besoins de la communauté et du Gouvernement avec lequel nous travaillons, nous avons dû ajuster notre agenda pour faire face à cette épidémie en achetant ces vaccins ».Et d’ajouter : « Comme le FIDA intervient aussi en agriculture et élevage via ses différents projets, nous ne pouvons pas faire sourde oreille et laisser tomber les éleveurs avec lesquels nous collaborons, surtout qu'ils présentent une croissance économique visible. Nous espérons continuer à améliorer leur mode de vie ». 

Evariste Tama, médecin vétérinaire chargé de l'élevage au PIPARV-B indique que la province Ngozi a été choisie pour abriter le lancement de la campagne car elle est l’une des provinces d’intervention du PIPARV-B. De plus, c’est l'une des provinces durement touchée par cette pathologie car, c'est une province qui a enregistrée beaucoup de cas de mortalité de bovins.

Deux vaccins pour une immunité forte et suffisante

M. Tama définit la fièvre de la vallée du rift comme une maladie virale dont l’agent vecteur est un moustique. Cette maladie attaque les bovins, les caprins et les ovins mais aussi l'homme. Il rappelle que les signes de la Fièvre de la Valée du Rift sont essentiellement l’hémorragie virale aigüe et d’importants avortements chez les bovins.

Ce médecin vétérinaire fait savoir que cette maladie n'a pas de médicament mais peut être contrôlée par la vaccination. Il informe que pendant cette campagne de 10 jours, plus de 105 mille bovins seront vaccinés. Pour lui, la plus-value de ce vaccin est celle d’offrir au bovin une immunité suffisante. Et pour que cette immunité soit acquise, il faut deux vaccins. C’est-à-dire la primovaccination et le vaccin de rappel.


Emmanuel Ndorimana, assistant du ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage tranquillise les éleveurs des provinces où le PIPARV-B n’intervient pas : « Pour les provinces dans lesquelles le PIPARV-B n'intervient pas, le Gouvernement va continuer à mobiliser les financements pour l'acquisition  de ce vaccin afin de protéger les bovins de ces provinces ». D’emblée, il invite les éleveurs et l'administration locale à faire vacciner leurs bovins pour qu’ils soient protégés de la FVR.

Les bénéficiaires ravis

Les éleveurs dont les bovins venaient d’être vaccinés ne cachent pas leur joie. Ils indiquent qu’ils vivaient la peur au ventre croyant que la maladie pouvait refaire surface et emporter la vie de leurs bétails.

Ils se rappellent du calvaire que les éleveurs ont vécu avec l’irruption de la maladie. L’abattage des animaux était suspendu, la consommation de la viande et du lait était prohibée. La population qui vivait de la commercialisation du bétail et de ses dérivées ne savait plus à quel saint se vouer. Innocent Niyonkuru de la colline Rutambwe est un éleveur. Il était venu faire vacciner sa génisse. «  L’année  passée, la vache d’un voisin est morte. Elle a été enterrée. La valeur de la vache était estimée à 2 millions 500 mille francs burundais. C’était une grande perte. Avec ce vaccin, nous espérons que nous ne vivrons plus le calvaire de l’année passée. Nous remercions le Gouvernement pour cette initiative. »

Léoncie Ndimurwanko, une mère de 5 ans enfants  était sur le lieu pour faire vacciner son bétail.  Elle aussi habite la colline Rutambwe. « Je suis venue faire vacciner ma vache. J'espère qu’avec ce vaccin, elle va acquérir une immunité forte. Quand tu es un éleveur et que la vache d'une valeur de 3 millions meurt c'est une grande perte car l’agriculture en souffre et, par ricochet, la famille. On manque de la fumure et les champs  en pâtissent. Avec ce vaccin, nous sommes tranquilles. On est confiant que la maladie ne va plus resurgir ». Elle invite tous les éleveurs à faire vacciner leurs bovins pour qu’ils soient protégés de la FVR.

A côté du vaccin contre la FVR, ces éleveurs demandent au Gouvernement de rendre disponible les vaccins contre les maladies qui attaquent souvent les ovins, les caprins, les volailles et les lapins.

Notons que le FIDA a financé l’acquisition de ces vaccins à hauteur d’1 million de DTS, soit plus de 3 milliards 771 millions de Francs Burundais.
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