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La participation effective des femmes et des filles dans le processus électoral dans la Région des Grands Lacs reste un défi de taille. Pour inverser la tendance, Woman International Peace Center (WIPC) en collaboration avec l’Association des Femmes Rapatriées au Burundi (AFRABU) a, du 09 au 10 novembre 2023, organisé un atelier régional d’échange, de partage et d’apprentissage sur la participation effective des femmes et des filles dans le processus électoral. A travers les échanges, il a été démontré que l’accession de la femme à un poste de prise de décision revêt plusieurs avantages.

La représentation équitable des femmes dans les processus de prise de décision politique est un droit humain fondamental. Cela ressort de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies ) sur les femmes, la paix et la sécurité.

Au niveau régional, l'article 6 du Protocole de la CIRGL sur la démocratie et la bonne gouvernance stipule que « Les États membres doivent prendre des mesures appropriées pour garantir que les femmes se voient accorder le droit égal de voter et d'être élues, de participer à la formulation et à la mise en œuvre des politiques gouvernementales et d’exercer des fonctions publiques à tous les niveaux de prise de décision »  

Cependant, malgré les mesures positives prises, les progrès réalisés les femmes de la région des Grands Lacs, comme dans la plupart des autres pays du monde, continuent d'être sous-représentées dans les processus politiques et électoraux. Il existe sans doute un lien entre la représentation des femmes aux échelons politiques et sociaux supérieurs et leur représentation aux niveaux inférieurs.

 

Selon la carte 2021 de l'Union interparlementaire sur les femmes en politique, au 1er janvier 2023 repris par l’Hon. Sénatrice  Belyse Carine Dukundane, au niveau mondial 5,9 % des chefs d’État et 6,7 % des chefs de gouvernement étaient des femmes. Dans la région des Grands Lacs, au moment de la publication, seule la République-Unie de Tanzanie avait une femme présidente, tandis que l'Angola et la Zambie avaient une femme vice-présidente.

Au cabinet du ministre,  21%  des ministres sont des femmes. Dans la région des Grands Lacs, le pourcentage de femmes au gouvernement  représente respectivement : Rwanda 54,6 %, Burundi 37,5 %, Zambie 32,3 %, Ouganda 32 %, Kenya 30,4 %, le Congo 21,2 %, République centrafricaine 20,7 %, Soudan du Sud 20 %, Soudan 20 %, République-Unie de Tanzanie 18,2 % et République démocratique du Congo 17,2 %.

Sur les 35 500 sièges parlementaires dans le monde, ajoute-t-elle, la représentation féminine s'élève actuellement à environ 26,1 pour cent. La représentation des femmes dans les parlements de la région des Grands Lacs reste faible. Au 1er janvier 2021, le pourcentage de femmes dans les parlements nationaux de la Région était : République Centrafricaine 8,6 pour cent, Congo 11,3 pour cent. République démocratique du Congo 12,8 pour cent, Zambie 16,8 pour cent pour cent, Kenya 21,8 pour cent, Soudan du Sud 27 pour cent, Angola 30 pour cent pour cent, Ouganda 34,9 pour cent, Burundi 36,4 pour cent, République-Unie de Tanzanie 36,9 pour cent et Rwanda 61,3 pour cent. Au 1er janvier 2022, la représentation des femmes au parlement soudanais s'élevait à 31 pour cent.

Avantages de la participation des femmes et des filles dans le processus électoral

Godelieve Manirakiza, Directrice Nationale de l’AFRABU explique que la participation des femmes aux processus électoraux n’est pas seulement un droit humain, elle présente également des avantages pratiques, découlant de la diversité des perspectives qu’elle apporte et du style de leadership moins conflictuel que les femmes exercent souvent.

Elle déplore néanmoins que les femmes font face à un arsenal de barrières  qui leur empêche d’accéder au poste de prise de décision. Elle cite notamment les barrières culturelles, les barrières financières, l’attachement aux travaux domestiques etc.

Au Burundi, la majorité de la population est faite de femmes à hauteur de 51 % selon le RGPH de 2008. De surcroit, il prône pour une parité homme/femmes dans les instances de prise de décision. Mme Xavérine Uwimana, représentante légale du Réseau des Femmes Œuvrant pour le Développement Rural au Rwanda, réagissant par rapport à cette affirmation  conseille plutôt les femmes Burundaise a constitué une base de données de femmes capables car, pour elle, la qualité prime sur la quantité. « Des recherches récentes montrent que sans une représentation substantielle en termes de qualité, les chiffres à eux seuls ne suffisent pas à influencer le changement », certifie Mme Uwimana. Il est crucial, poursuit-elle,  d'aller au-delà des chiffres et de se concentrer sur des acteurs de qualité essentiels, hommes et femmes, désireux et capables de représenter de manière substantielle les préoccupations des femmes dans les processus électoraux et d'influencer le changement par le biais de politiques qui soutiennent les femmes.  De plus, renchérit-elle,  la participation des femmes renforce la confiance des citoyens dans la démocratie. Les femmes politiques sont généralement perçues comme plus honnêtes et plus réactives que leurs homologues masculins. Leur participation renforce également la légitimité de l’organe directeur, à mesure qu’il devient plus représentatif de la société qu’il sert.

Enfin, la participation des femmes renforce la confiance des citoyens dans la démocratie. Les femmes politiques sont généralement perçues comme plus honnêtes et plus réactives que leurs homologues masculins.   Leur participation renforce également la légitimité de l’organe directeur, à mesure qu’il devient plus représentatif de la société qu’il sert. Un équilibre adéquat entre les sexes parmi les décideurs améliore considérablement les résultats des processus de prise de décision.

Le Rwanda, un cas d’école

Pour atteindre le taux  de représentativité  jugé meilleur au Rwanda, en plus de la volonté politique du pays, le Réseau des Femmes Œuvrant pour le Développement rural à adopter un certain nombre de stratégies dont celui de  garantir la participation égale des hommes et des femmes dans la prise de décision pour corriger les inégalités consacrées par le système patriarcat. Le réseau a  continué  les actions affirmatives politiques pour corriger les inégalités entre les genres, où celui qui nomme ou qui vote considère la femme comme adjointe, occasionnant ainsi un manque à gagner de la participation entière de la femme.

Sensibiliser, mobiliser, encourager, motiver les femmes pour qu’elles acceptent elles-mêmes d’aller voter et de donner leur candidature volontairement. Il a fallu aussi renforcer les capacités des femmes impliquées dans les instances de prise de décision à tous les niveaux par des formations en matière de prise de décision, d'éducation civique et juridique, de leadership, de genre et développement sans oublier l’amélioration des conditions de santé reproductive des femmes  en mettant à leurs foyers les services sociaux requis (écoles maternelles, crèches, garderies, écoles, eau potable et soins de santé à la proximité des femmes

Dans le même ordre d’idées, le réseau a développé  les mécanismes visualisant l'image positive de la femme. Il a mobilisé aussi un partenariat stratégique entre différents décideurs pour travailler en synergie. (Gouvernement, Médias, la Société Civile, Secteur Privé, Organismes Internationaux).

Il faut diminuer les surcharges de travail éprouvé par les femmes en introduisant dans leurs quotidiens des cuisinières améliorés, transformation et conservation des aliments etc. Aider les femmes à accéder  aux moyens d'information et de communication. Promouvoir aussi  un cadre d'éducation des filles et des femmes à tous les niveaux dans les différentes filières d'enseignement.  Constituer une banque de données sur toutes les femmes capables d'occuper les postes de responsabilités.

Améliorer les capacités des institutions et organisations des mécanismes structures gouvernementales et non gouvernementales qui œuvrent en faveur de la femme; (FORUM des Femmes, Ministère de Genre soufre de l’insuffisance du budget). Renforcer les capacités en augmentant les moyens d'action du Ministère du Genre et de la Promotion de la Famille. Pour qu’il assure la plaidoirie d'une manière optimale, afin que l'approche genre devienne un instrument de planification et de changement de la culture basée sur le patriarcat.

Notons que l’atelier régional réunissait les parlementaires, les représentants des partis politiques, les représentants des organisations  de la société civiles, les gouverneurs des provinces, les administrateurs communaux, les représentants des associations féminines etc.

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